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Cégéka Développements

Se sortir d’une relation toxique

La semaine dernière, nous avons exploré comment nous pouvions entrer – et parfois rester – dans des relations toxiques. Nous avons regardé de plus près ce que pouvait être, pour nous, ce piège des relations toxiques. Aujourd’hui, on réfléchit à en sortir !

Cécile Gilbert-Kawano de Cégéka Développements parle de relation toxique. Comment sortir d'une relation toxique ? comment savoir toxique ? Quitter une relation toxique. Relation qui devient toxique. Abusique abus psychologique. Estime de soi. Relation amoureuse. Pervers Narcissique Manipulateur dependance dependance affective violence psychologique emprise maltraitance personne toxique separation violence verbale abus psychologique

⚠️ Avertissement de contenu : cet article traite de sujets sensibles ⚠️

Prendre conscience

Avec les signaux vus la semaine dernière, nous avons des pistes pour reconnaître qu’une relation est plus ou moins délétère pour nous. Quand nous commençons à repérer ces signaux, il est important de se souvenir que nous ne sommes pas coupables d’être rentré·e et/ou d’être resté·e dans une relation toxique.

D’ailleurs, il se peut que certaines de ces relations aient été (relativement) bonnes pour nous au départ ! Elles peuvent se dégrader au fur et à mesure. Nous pouvons évoluer sans que l’autre s’adapte. Parfois, l’environnement change, notre sensibilité à certains comportements varie et ces relations nous font alors du mal.

Il est important de se rappeler de prendre les choses telles qu’elles sont aujourd’hui et de nous positionner dans le présent. Prendre conscience de la situation telle qu’elle est un premier pas essentiel. Lorsque je prends conscience que la relation est mauvaise pour moi, je peux commencer à agir pour la faire évoluer – ou m’en défaire.

Amplifier son estime de soi

Les personnes qui restent dans des relations qui leur sont toxiques sont souvent des personnes qui ont une « trop basse » estime d’elle-même et qui ont pris l’habitude de faire passer les besoins et envie des autres avant les leurs.

Estime de soi

L’estime de soi est un jugement global sur notre valeur en tant que personne. Une évaluation de notre qualité d’être humain. Elle est fortement liée à notre capacité à vivre en accord avec nos valeurs profondes. Elle peut évoluer bien sûr au cours de la vie, surtout si nous prenons la responsabilité de déterminer nos valeurs et d’aligner nos actes avec.

Pouvoir reconnaître que tout être humain a le droit d’être respecté pour qui iel est et pour comment iel fonctionne est parfois un grand pas à franchir. D’autant que nous vivons dans une société qui :

  • a catégorisé beaucoup de comportements comme « mauvais » alors que ces comportements sont simplement « différents » de la norme
  • a créé une confusion entre « respecter » et « tolérer ». En effet, lorsque je respecte profondément une personne, je peux reconnaître qu’elle a le droit d’agir comme elle le fait – et je peux aussi prendre position par rapport à son comportement. Je peux être exigeant·e vis-à-vis de ses actions si elles ne me conviennent pas, puisque je fais crédit à cette personne de sa capacité à m’entendre et à tenir compte de ma position.

Intégrer cette estime de soi, travailler à la faire remonter si besoin, intégrer aussi notre légitimité à prendre soin de nous : ce sont les premières compétences à faire grandir en nous pour nous sortir des relations qui nous sont toxiques.

➡️ s’occuper de nous-mêmes est le meilleur cadeau que nous pouvons offrir au monde ! Nous serons ainsi à la fois plus heureux·euses dans nos vies, et plus à même de proposer nos ressources à celleux qui en auraient besoin.

S’entraîner à poser des limites

Ici, nous devons d’abord accepter de ressentir dans le moment ce qui n’est pas OK pour nous, les tentatives de dévalorisation, les moqueries plus ou moins subtiles, les abus de pouvoir, les mensonges, les comportements instables et vécus comme (voire factuellement) dangereux, la mauvaise foi et les retournements d’avis, etc. Ceci n’est pas facile : nous avons souvent plutôt appris à minimiser, voire dénier nos ressentis physiques (les sensations) et émotionnels (les émotions). Pourtant, notre corps utilise ces processus pour nous alerter, pour nous signaler ce qui est OK et ce qui ne l’est pas et nous orienter vers les actions à mettre en place pour profiter ou aller mieux.

Puis, il s’agit de s’entrainer à poser des limites saines ce qui prend du temps. Nous ferons des essais-erreur, nous fignolerons des ajustements… Des limites dans l’espace et le temps, des limites émotionnelles, des limites logistiques et pratiques, des limites financières, etc. Des limites par les actes, des limites par la parole – selon les besoins de la situation. Et pour cela, nous pouvons avoir besoin d’aide.

Demander de l’aide et en trouver qui soit bienfaisante pour nous

  1. pour pratiquer le détachement émotionnel. Il nous faut augmenter notre capacité de distanciation – une forme d’indifférence – envers la personne qu’on a aimé·e, apprécié·e, admiré·e, par qui nous sommes peut-être encore attiré·e, ou dont nous sommes sous l’influence, d’une façon ou d’une autre. Comprendre et intégrer que s’éloigner émotionnellement (même si on reste en contact pour des raisons familiales, financières, parentales…) est une compétence puissante – et une magnifique preuve de courage et de force personnelle
  2. pour s’entrainer à poser des limites saines. Cela d’autant plus que la personne dont on s’éloigne pourra intensifier ses comportements manipulateurs/agressifs, principalement parce que qu’elle sent qu’elle perd le pouvoir, qu’elle perd le confort et l’efficacité de son influence sur nous. Nous aurons entre autre besoin d’aide pour distinguer dans nos émotions : celles qui sont l’expression d’un automatisme installé – et ne sont pas justifiées dans le moment présent, de celle que nous pouvons prendre comme source d’informations utiles dans la situation présente
  3. pour se défaire de notre compulsion à « sauver » l’autre. Cet espoir que nous pourrons aider l’autre à changer – même après des mois, voire des années de tentatives infructueuses. Ce n’est pas notre responsabilité de développer le potentiel que nous voyons en l’autre
  4. pour ressentir les bienfaits d’une relation saine et se rappeler que ce devrait être la norme
  5. pour se préparer à la dévalorisation personnelle et sociale. La personne dont nous nous éloignons pourrait intensifier ses stratégies d’influence négative – directement contre nous ou auprès de notre entourage
  6. pour s’entrainer à être soi-même « non-toxique ». L’idée ici est de garder notre dignité humaine et notre cohérence envers nos valeurs. Parfois lorsque nous devons couper une relation, nous pouvons utiliser des stratégies tout aussi toxiques envers l’autre que ce que nous avons subi. Il peut être utile de réfléchir avec une tierce personne de confiance – voire un·e professionnel·le – des options qui nous permettront de sauvegarder / amplifier notre estime de nous-mêmes plutôt que de la dégrader à l’occasion de cette séparation.

Les bonnes pratiques pour sortir d’une relation qui nous est toxique

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Si cet article vous parle, souvenez-vous que sortir d’une relation qui s’avère toxique pour nous peut prendre du temps. Cela demande un réel courage émotionnel et beaucoup d’énergie.

Rappelez-vous que si vous êtes entré·e dans une relation toxique, c’est a priori avec de bonnes intentions pour vous-mêmes et/ou pour l’autre. Ou bien parce que, à l’époque, vous n’aviez pas les moyens, les connaissances, le recul pour faire autrement. Ce qui est important, c’est ce que vous pouvez faire, maintenant, pour améliorer votre vie – et si cet article vous touche parce que vous pensez à une personne qui est en train de vivre une relation qui lui est toxique, rappelez-lui ces constats. Et aidez-la à trouver l’aide dont elle a besoin.

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Une estime de soi vacillante est un danger pour notre système. L’issue ? La disparition, ou la violence. C’est un peu l’histoire de la goutte d’eau qui fait déborder le vase…

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