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Cégéka Développements

Quand l’hypervigilance nous pèse

La première conséquence problématique durable de l’état d’hypervigilance est la fatigue – voire l’épuisement. Mais ce n’est pas la seule : retrait social, perte de confiance en ses capacités, diminution de l’estime de soi, projection négative dans le futur, décisions impossibles ou moins pertinentes… la liste peut s’allonger encore. Alors, oui, être hypervigilants, signifie une perte de qualité de vie. Pourtant, ce mécanisme fait partie de ceux que le corps met en place pour aider à mieux vivre. Regardons ce paradoxe de plus près.

Cécile Gilbert-Kawano de Cégéka Développements parle de hypervigilance. L’experte explique comment reprendre les rênes de votre vie et de vos actions et passer de victime à acteur. Grâce à elle, apprenez à vous affirmer dans le cadre d'un fonctionnement collectif, travail d'équipe, manager le stress, l’anxiété et développer un bien-être profond et durable pour booster sa productivité et vivre une vie authentique, perso et pro en vous inspirant des animaux. Coach, thérapeute et formatrice, Cécile Gilbert-Kawano offre plus de 30 ans d’expérience dans l’accompagnement. Elle est spécialisée dans le leadership, coaching d'entreprise pour manager, leaders et dirigeants ainsi que la résolution des traumas.

Reconnaître l’hypervigilance

L’hypervigilance est un état d’alerte permanent qui fait sur-réagir dans des situations considérées par le Système Nerveux Autonome comme potentiellement dangereuses pour soi. Et ce qui pose problème est précisément résumé dans ces deux mots : « permanent » et « potentiellement ».

Si l’on regarde le fonctionnement psycho-physiologique, la vigilance est un mécanisme tout à fait utile. Il permet de repérer les dangers au plus vite pour s’adapter plus rapidement et du coup rester en sécurité, ou se remettre en sécurité : c’est plutôt efficace ! Mais nous parlons ici « d’hypervigilance » : un mécanisme qui ne s’active pas temporairement dans des contextes de danger avéré, mais bien en permanence même si le danger n’est que supposé – voire totalement imaginaire.

On parle alors d’un Système Nerveux Autonome « sur-activé » et de « dérégulation ».

Les risques de l’hypervigilance

Le cerveau ne faisant pas réellement la distinction entre ce qui est réel et ce qui est imaginaire (voir encadré), l’humain a la capacité d’imaginer des situations pour s’y préparer. C’est d’ailleurs l’une des fonctions des rêves et cauchemars (donc dormez suffisamment, vous vous préparerez ainsi à des journées où vous vous adapterez plus facilement !).

L’imagination permet au Système Nerveux Autonome de réaliser des connexions neuronales plus nombreuses et plus denses. Ainsi, l’agilité est décuplée lorsque la situation imaginée – ou une situation qui lui ressemblera – se présente : les connexions neuronales déjà nombreuses et solides permettront une adaptation plus pertinente et plus rapide.

Vous êtes-vous déjà réveillé en sueur après un cauchemar ? L’une des grandes compétences du cerveau humain est l’imagination : inventer ce qui n’existe pas encore – voire qui n’existera jamais – et revivre le passé – qui est pourtant déjà inaccessible. L’être humain a la capacité de produire des scenarii à propos de ce qui pourrait arriver, de ce qui devrait arriver, de ce qui aurait dû arriver, de ce qui aurait pu arriver, etc. et de se plonger dedans.

À ce moment-là, le niveau d’activation physique et émotionnelle est quasi le même que si l’on était en train de vivre ce que l’on imaginait : on a peur, le cœur s’emballe ; on est en colère, les poings se serrent ; on est triste, les larmes viennent.⁣

Mais si cette anticipation est bénéfique lorsqu’elle s’active à propos de situations réellement ou potentiellement dangereuses, elle devient problématique lorsqu’elle s’installe comme un état d’alerte permanent.

Se créent alors 3 gros problèmes :

  • La fatigue physique et psychologique, due au fait de rester en alerte constante,
  • La réaction excessive et inappropriée à tout danger, réel ou supposé, due à la confusion installée
  • Le manque de ressources, qui sont continuellement épuisées

En présence d’un danger avéré, le risque est de ne plus pouvoir se mettre efficacement en sécurité, par manque de réaction ou par une réaction disproportionnée.

Est-il possible de se défaire de l’hypervigilance ?

Statistiquement, l’hypervigilance est liée à des mémoires traumatiques. C’est l’un des mécanismes les plus présents dans les réactions de Stress Post-Traumatique et le Stress Post-Traumatique complexe (qui est induit par des expositions prolongées ou répétées à une série d’événements traumatisants). Il peut être compliqué de repérer les événements traumatiques dans son histoire de vie, et cela peut être dû à diverses causes, comme un déséquilibre chimique dans le métabolisme, des événements dangereux normalisés dans l’environnement, etc.

Rassurez-vous, il est tout à fait possible d’y remédier ! Même sans avoir discerné la cause exacte du déclenchement de l’hypervigilance, on peut rééquilibrer l’intensité et la fréquence de ses réactions pour qu’elles soient plus ajustées – et disponibles efficacement en situation de dangers réels. De nombreuses recherches ont été menées et sont actuellement menées sur le Système Nerveux Autonome et plusieurs méthodes de résolution des traumas ont été développées ces dernières décennies.

Calmer son Système Nerveux Autonome

Lorsque notre Système Nerveux Autonome est suractif en mode « défense par défaut », il a besoin d’être recâblé en mode « défense si besoin ». Il doit réapprendre à distinguer ce qui est source de danger réel pour son intégrité physique comme pour son intégrité psychique – et cela dans l’environnement comme dans le fonctionnement interne.

C’est un processus double de désapprentissage et de réapprentissage. Il est nécessaire de se pencher sur le fonctionnement du Nerf vague. Cela prend du temps, se fait petit pas par petit pas, et bénéficie grandement de l’accompagnement d’un·e praticien·ne formé·e en approche psycho-corporelle, comme la Somatic Experiencing®.

Mais aussi, nous avons besoin de bienveillance. Faisons-nous ce cadeau : soyons bienveillants envers nous-mêmes, et exigeons bienveillance et compétences de celleux qui nous accompagnent !

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Crédit photo : Moose Photos

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