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Cégéka Développements

Poser des limites à quoi, à qui ?

En octobre dernier, je vous parlais de poser le cadre et vous invitait à le faire en distinguant vos valeurs, vos principes et les comportements en découlant. En ce début d’année, je nous propose de prolonger ces réflexions en y ajoutant le fait de… poser des limites !

Qu’est-ce que sont les limites ?

Lorsque l’on a réfléchi à ses valeurs et principes de fonctionnement, il est plus facile de repérer dans son quotidien ce qui est personnellement acceptable et ce qui ne l’est pas. Il est possible de distinguer ce qui nous va, ce qui nous enchante et ce qui nous gêne, nous peine, voire nous révolte. Ainsi poser des limites sera un mouvement plus évident, une possibilité plus envisageable : cela va consister à clarifier et faire savoir ce qui est pour nous OK et ce qui ne l’est pas. Autrement dit, dire oui à quoi, et non à quoi d’autre ?

En vivant en société, certaines limites sont définies dans le cadre collectif : les lois et règlements permettent à chacun de respecter les usages de ce qui est réalisable – acceptable et accepté – de ce qui ne l’est pas. L’avantage ici pour chaque individu est qu’il n’a pas à faire l’effort de poser la limite : celle-ci a déjà été définie par le cadre légal ou réglementaire. Parfois, il faut faire un rappel du cadre, et parfois sanctionner les comportements – « bravo, tu as bien agi ! » ou au contraire : « voici les conséquences de ta transgression ! » Et évidemment ce fonctionnement est le même dans toute communauté humaine (groupes d’amis, familles, couples, associations, entreprises…) — Sauf que très souvent les limites à ne pas dépasser ne sont pas explicitement définies, ce qui amène plus d’une difficulté que nous ne développerons pas ici.

Dire non… et se retrouver à dire oui

Quand on sait dire non, à quoi dit-on oui ?

Le premier versant de savoir dire « Non » – et de le faire, réellement, voire même de le faire de façon efficace, ce qui s’apprend – est de bénéficier d’un espace sécure dans lequel le « Oui » s’épanouit. Lorsque je sais jusqu’où je peux aller, je peux déployer mes compétences dans toutes les zones qui sont définies par les limites dessinées. Je peux prendre des initiatives, m’engager, tester, agir… sans crainte de déranger ou bien de voir des conséquences désagréables me retomber dessus. Mon investissement est donc possible de façon engagée et sereine, je peux concrétiser ce à quoi j’ai envie de dire oui. C’est évidemment aussi un espace que je peux préciser pour les autres qui pourront de même agir en sécurité sans appréhension envers moi.

Quand on ne dit pas non… quel oui s’impose ?

Le second versant de cette capacité à dire « Non » est celui de son absence… Lorsque je ne dis pas « Non », je me laisse envahir par les comportements des personnes qui vont agir comme elles en ont envie, sans s’arrêter là où cela devient gênant ou même problématique pour moi – en toute innocence puisqu’elles n’avaient pas l’information concernant les limites qu’elles ont alors franchies. Ainsi, lorsque je ne précise pas à mon amie que j’ai envie d’être tranquille ce vendredi soir, que j’ai besoin de me coucher tôt – alors que nous avons l’habitude de nous retrouver en fin de semaine pour profiter de bons moments ensemble -, je prends le risque de la voir se présenter à ma porte ou m’appeler pour une longue discussion… alors qu’en fait je ne suis pas disponible… Mon manque de « Non » est implicitement une ouverture à un « Oui » dont je ne voulais pas.

Se poser des limites à soi-même

Et parfois notre manque de limites claires se déploie vis-à-vis de nous-mêmes. Nous nous laissons entrainer par des habitudes, des confusions, des convictions qui nous entraînent dans des comportements qui ne nous font pas du bien. Et se dire « Non » à soi-même est une discipline délicate. Savoir à quoi nous disons « Oui » lorsque nous nous posons une limite à nous-mêmes est salvateur, mais cela ne suffit pas. En fonction de notre énergie du moment, de l’évolution de notre environnement, de nos compétences mobilisables et d’autres facteurs encore, dire « Non » à quoi et comment dire « Non » nécessite une véritable attention et des capacités à améliorer. De l’exigence et de la compassion, entre autres.

En conclusion, savoir poser des limites – et le faire efficacement – est une des compétences les plus utiles à chacun.e pour une meilleure vie personnelle et collective : elle nous ouvre à de magnifiques « Oui », dont nous pouvons tous profiter. Alors, même si cela n’est pas évident… quelles limites avez-vous envie de créer, d’explorer, de revivifier ?

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Crédit photo : Anete Lusina

 

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