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Cégéka Développements

La curiosité n’est pas un si vilain défaut !

Travailler avec les chevaux et m’intéresser profondément à leurs modes de fonctionnement est source d’apprentissages quotidiens pour moi. Entre autres parce qu’avec eux, j’ai un élan naturel de curiosité.

Cécile Gilbert-Kawano de Cégéka Développements parle du pouvoir de la curiosité. L’experte explique comment reprendre les rênes de votre vie et de vos actions et passer de victime à acteur. Apprenez à vous affirmer dans le cadre d'un fonctionnement collectif, travail d'équipe, manager le stress, l’anxiété et développer un bien-être profond et durable pour booster sa productivité et vivre une vie authentique, perso et pro en vous inspirant des animaux. Coach, thérapeute et formatrice, Cécile Gilbert-Kawano offre plus de 30 ans d’expérience dans l’accompagnement. Elle est spécialisée dans le leadership, coaching d'entreprise pour manager, leaders et dirigeants ainsi que la résolution des traumas. Elle est aussi responsable formation France de l’approche Eponaquest de Linda Kohanov et de la formation Connection Focused Therapy de Linda Kohanov et Dr Rebecca Bailey. Cécile travaille également avec le Polyvagal Equine Institute, leader mondial de la Théorie Polyvagale avec les chevaux en relation avec la résolution des traumas

Accueillir et accepter la différence

Accepter que l’autre fonctionne différemment de moi – compétence que j’appelle la tolérance, voir encadré ci-dessous – et chercher à lui laisser son libre arbitre m’oblige à remettre en question mes automatismes de jugements, d’attendus automatiques, d’espérances par évidences… et m’ouvre au minimum à la tranquillité – et bien plus souvent à la découverte et à l’émerveillement.

Ma définition de la tolérance

Très loin d’une résignation qui me ferait subir une situation difficile pour moi, la tolérance est une compétence intellectuelle et relationnelle qui me fait envisager et accepter que l’autre fonctionne différemment de moi. Ainsi, être tolérant·e face à un comportement ou une parole qui m’étonne, voire me gêne, c’est être capable de me dire :

  • Chacun·e fonctionne comme iel peut
  • Chacun·e comprend et voit les choses à sa façon
  • Chacun·e a appris ce qu’iel a appris

C’est être capable de se rappeler que tout comportement est une recherche – parfois maladroite, voire malvenue dans le contexte – de satisfaction d’un Besoin fondamental.

Je peux alors réagir en m’intéressant à ce besoin fondamental plutôt qu’en me drapant dans mes évidences sur « ce qui se fait » ; « comment cette personne aurait dû agir » ; « ce qui n’est pas tolérable ! » et vivre le moment avec plus de fluidité, d’adaptabilité et de justesse.

Quand je me rends compte que l’autre fonctionne avec des évidences qui sont différentes des miennes, je peux commencer à m’intéresser à sa façon de voir les choses, sa « vision du monde ». Je suis en position d’exercer ma curiosité, en position d’explorer. Et en termes émotionnels, je peux retrouver au minimum un état neutre, un état plus tranquille, plus apaisé, parce que je ne serais plus dans le besoin compulsif de faire entendre ma vérité.

Personne ne dit que la curiosité, c’est facile

Ce n’est pas toujours simple !

Parfois, nos émotions surgissent avec une forte intensité et il nous est alors difficile de poser des questions vraiment ouvertes et sincères dans leur volonté d’exploration. Nous pouvons alors interagir sur un mode plus défensif et rentrer, par exemple, dans un ping-pong verbal de justifications et contre-justifications.

Parfois, la mémoire d’un comportement du passé vient brouiller notre attention envers un comportement du moment – et nous pouvons alors teinter notre réaction du jour des couleurs d’hier.

Parfois, nous n’avons pas beaucoup d’énergie, et il nous est alors pénible de montrer notre intérêt, de rester attentif·ve aux réponses ou explications de nos interlocuteur·ice·s.

Parfois, nous ne savons pas bien comment faire, nous n’avons pas encore automatisé les techniques de questionnement constructif et nous pouvons alors, malgré notre bonne volonté pour découvrir la réalité de l’autre, nous retrouver à formuler ce qui ressemble à des jugements, de la moralisation, des vérités absolues

Exercer sa curiosité

Comme toute compétence d’intelligence émotionnelle et relationnelle, c’est un muscle qu’il faut muscler, une habitude à prendre, à exercer. Rares sont celleux qui ont grandi avec cet outil dans leur boîte !

Une des manières d’exercer sa curiosité est d’intentionnaliser ces moments. Jusqu’à ce que la curiosité (re)devienne une habitude du quotidien, il faut parfois faire un véritable effort pour rallumer la flamme. De nombreux outils sont à votre disposition pour cela, et comme souvent, je vous conseille d’échanger avec votre système de soutien, et/ou de rechercher l’aide d’un·e professionnel·le pour vous accompagner.

La curiosité est d’ailleurs un indicateur de bonne santé : un être humain « bien dans ses baskets » ou un animal à l’aise dans son environnement fera naturellement preuve de curiosité – parfois avec plus ou moins de prudence, certes.

Équilibrer tolérance et respect de soi

Évidemment, accueillir et accepter la différence (de valeurs, de principes, de comportements…) a ses limites : je peux faire preuve de tolérance et de curiosité, je vais tout de même faire attention à me respecter et à me faire respecter.

Comprendre que l’autre a un autre point de vue – essayer d’en définir les tenants et aboutissants en questionnant sa réalité vécue – ne m’oblige pas à l’adopter ! C’est tout l’intérêt de la confrontation quand elle est réalisée de façon saine : je m’intéresse à la position de l’autre, j’écoute ses arguments, je reçois ses raisons et je peux frotter mon propre point de vue à ces éléments, quitte à en être un peu déstabilisé·e.

  • Je suis prêt·e à faire évoluer ma propre opinion (proposition, demande, évaluation, etc.)
  • Et je suis prêt·e à la garder, voire la renforcer si, tout bien pesé, c’est ce que je choisis

Car la curiosité s’épanouit d’autant plus que je sais dire « non », « stop », « pas maintenant, je te dirais quand », ou « pas comme ça, plutôt de cette façon », etc. Lorsque je connais mes Besoins fondamentaux et mes Valeurs Profondes et que je sais comment poser des limites, je peux me sentir en capacité d’explorer en sécurité.

Ainsi la curiosité me permet des relations plus saines – avec la confrontation comme outil efficace de régulation – dans un ressenti émotionnel plus paisible.

Et découvrir le monde !

La curiosité m’ouvre évidemment aux apprentissages, d’autant plus si je l’exerce avec la puissance que ma tranquillité émotionnelle me donne ! Et elle m’ouvre aux émerveillements, puisqu’elle me pousse dans des territoires inconnus ou mal connus avec les yeux et le cœur ouverts. Je peux alors nourrir mes élans vitaux – exploration, connexion, créativité, etc. – de tous les élans que la curiosité me permet.

Alors, prêt·e·s à redécouvrir votre âme d’enfant, curieuse et exploratrice ?

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Crédit photo : Uriel Mont

 

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