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Cégéka Développements

Sans « aiMe », la famille devient faille

Ce qui nous construit en très grande partie, c’est ce que nous expérimentons dans notre première expérience de lien, durant notre enfance. Pour beaucoup d’entre nous, c’est au sein de la famille que nous explorons la façon d’être relié aux autres, comme à nous-mêmes. La manière dont nous allons percevoir que nous sommes accueilli·e·s, accepté·e·s, aimé·e·s va contribuer à déterminer comment nous allons nous vivre en tant que personne et dans nos fonctionnements. Expérimenter l’amour – que nous rêvons inconditionnel – va nous ouvrir les portes de notre existence. Alors explorons cela à travers le « aime », ce « m » que je vois comme un pont entre soi et le monde.

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Aimer est un pont

Dans chaque relation, je vois ce qui me relie à l’extérieur comme un pont. Qu’est-ce qui nous relie ? Qu’est-ce qui fait que mon monde, mon île, mon continent, est reliée à ton monde, ton île, ton continent ? Le lien se crée par une intention et des actions.

  • Une intention de faire connaissance, de se fréquenter, se comprendre ou se faire comprendre, de faire attention à l’autre et qu’iel fasse attention à moi
  • Des actions qui mettent en œuvre ces intentions, qui vont les concrétiser en gestes, en paroles, en mimiques

Si mon intention faiblit, le pont se fragilise. De même si mes actions ne traduisent pas – ou plus – dans le monde réel mes intentions. Pour que ce pont dure dans le temps, je dois en prendre soin. Comment ? En revitalisant régulièrement tous les éléments qui le constituent – quitte à en changer quelques-uns parfois, à en enlever ou à en rajouter d’autres.

Aime, M… quelle que soit la famille dans laquelle ce M s’installe : famille de sang, d’amitié, d’engagement, de cœur, d’affinités intellectuelles ou autres, mes intentions et les actions que je vais mener pour les concrétiser vont me permettre d’éviter de tomber dans bien des failles.

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Les berges

Depuis quelle berge et vers quelle autre mon pont s’étend-il ? Dans quel état sont ces berges ? Sont-elles planes ou escarpées ? De sable, de pierre, d’argile, de terre lourde ? Sont-elles facilement accessibles ou au contraire cachées et difficilement atteignables ?

Chacune a ses caractéristiques, chacune ses particularités. Les ai-je explorées ? Ai-je reconnu le charme de chacune, les épines de l’une ou l’autre ? De quels matériaux ai-je besoin pour que mon pont s’élance en sécurité et se pose dans les meilleures conditions ? Quelles techniques dois-je utiliser pour tel pont spécifique, pour qu’il soit solide et durable, voire beau ? Selon la météo du jour, telle berge sera peut-être plus glissante… comment vais-je arriver jusqu’à mon pont aujourd’hui, pour l’emprunter et découvrir, peut-être, des conditions différentes de l’autre côté… ?

Les piliers du pont

Si « aime / M » est un pont, quels en sont les piliers ? J’en vois 3 principaux :

L’accueil et l’acceptation

Il n’est pas toujours évident de faire avec ce qui est. De prendre l’information, d’observer les faits. Nous avons tendance à interpréter, à ramener dans le présent les traces du passé et de juger une situation, un geste, une parole, etc. à partir de nos mémoires ou de nos envies ou de nos convictions intimes sur « ce qui devrait être ». Accepter qui nous sommes et comment nous fonctionnons et accepter l’autre pour ce qui iel est et comment iel fonctionne : c’est ce qui nous permet d’accéder à notre puissance d’être et de faire.

Comment faire évoluer un comportement chez moi si je ne constate pas factuellement ledit comportement et ses conséquences ? Comment donner à l’autre une option dans telle situation si je ne prends pas en compte la réalité de ladite situation ? L’acceptation me permet cela. Elle me permet aussi de faire avec la vulnérabilité que je peux ressentir – chez moi comme chez l’autre. Et elle est liée à l’accueil, le fait de ne pas juger a priori ce qui se présente – et ne juger ni moi ni l’autre. Une compétence qui libère et fait grandir.

La communication

Faire part de ce dont j’ai besoin, ce dont j’ai envie, ce qui me touche, ce qui me motive – et accueillir avec curiosité ce dont l’autre a besoin, envie, ce qui lae touche, lae motive est une clef d’un lien sain et durable.

Avec l’accueil et l’acceptation, je peux offrir à l’autre – et recevoir – les informations qui vont permettre à chacun·e de prendre position, de négocier, de se confronter. Jusqu’à ce que nous trouvions les meilleures options dans la situation. Sans communication sincère, l’amour – quelle que soit sa forme – ne peut pas développer la confiance. Et aimer sans confiance, c’est compliqué.

L’exigence

Il est rare que nous associons les termes « exigence » et « amour ». Pourtant, investir dans la relation, agir régulièrement pour en maintenir la qualité, se discipliner pour rester dans l’accueil et l’acceptation et pour communiquer sincèrement et chaque fois que nécessaire est un pilier vital pour un pont solide et agréable à emprunter. L’exigence est une compétence à ne pas négliger ! Soyons exigeant envers soi comme envers l’autre, avec bienveillance, pour que aimer (qui est un verbe d’action, rappelons-le !) soit une réalité durable. L’exigence nourrit en profondeur le meilleur de nous-mêmes comme le meilleur du lien.

« Une relation, c’est 50-50 »

Oui, c’est vrai ! Bien que les charges et l’investissement puissent varier, et que chaque relation traverse des moments de fluctuation, une relation saine devrait, dans une vision globale, être équitable.

Mais il est tout aussi vrai que je suis responsable à 100 % de ce que j’investis dans le lien. Le pont peut être abimé du côté de l’autre berge. Cela ne me dédouane pas de prendre soin de ce pont, si je fais le choix de garder ce lien. Ainsi le pont sera toujours vaillant le jour où il sera juste de réparer ce qui a été éboulé.

Oser circuler et la liberté d’emprunter ou non le pont

Emprunter ce pont, passer d’une rive à l’autre… parfois les relations nécessitent de l’audace. Même si je ressens des craintes, je vais oser me décentrer, quitter mon île ou mon continent pour m’intéresser à ce qui existe de l’autre côté. Me laisser surprendre par ce que j’y trouverai. Mobiliser mes ressources pour que mon voyage soit bénéfique. Adapter mon bagage pour que j’arrive en sécurité.

Ce qui est merveilleux avec les ponts, c’est qu’on peut faire le choix de ne pas les traverser.

Parfois, on attend une météo plus clémente, et que le pont soit moins glissant. Parfois, on attend d’avoir plus d’énergie – ou moins. Parfois, on a une affaire à régler chez nous avant d’aller vers le monde extérieur. Du moment que le pont existe, du moment que je l’entretiens, je pourrai m’y promener plus tard. Et – autre merveille – je peux inviter l’autre à profiter de mon pont. Je peux y tracer un Chemin de Grande Randonnée, placer les indices pour que, si l’envie leur en vienne, les autres puissent me rejoindre en l’empruntant.

Les hauts et les bas de la traversée

Traverser de rive en rive n’est pas obligatoirement un chemin confortable. Mon « M » comporte des hauts et des bas, des collines et des vallées. Pendant que je marche, suis-je capable d’apprécier la route, malgré ses éventuelles difficultés ? Comment fais-je quand je suis dans le creux et que je ne vois plus l’horizon ? Sur quelles ressources puis-je compter ? Quelle sieste m’accordé-je ? Comment est-ce que je règle mes pas pour grimper ? Et redescendre ? Comment profiter de la vue quand je suis en haut ? Comment puis-je aussi accueillir chez moi celleux qui ont fait la route dans l’autre sens, et sont peut-être fatigué·e·s ? Être à la fois dans l’action de traverser et dans l’observation de comment je traverse peut m’aider à en apprendre beaucoup sur moi, sur l’autre, sur l’environnement, sur le lien… Et en profiter pour améliorer encore mon pont, à l’occasion.

Et vous, voyez-vous d’autres piliers ? Et lesquels sont les plus solides pour chacun de vos ponts ? Ou plus les plus délicats ? Et, pour aller plus loin encore, à quel point avez-vous exploré les berges de vos ponts ? Quelles formes ont vos différents ponts ? Desquels êtes-vous les plus fièr·e·s ? Qu’est-ce qui vous étonne, vous réjouit, vous amuse, vous fatigue, vous énérgise… quand vous empruntez tel ou tel pont ?

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Crédit photo : Alexander Grey, Ely Kawano-Gilbert

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