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Cégéka Développements

L’importance de la supervision des coachs et thérapeutes

Citée dans toutes les chartes professionnelles (chartes éthiques, charte des bonnes pratiques…), la supervision et/ou « analyse de pratique professionnelle » est un outil de développement professionnel au service des accompagnants et, par rebond, au service de leurs clients et patients.

La supervision est maintenant reconnue comme l’une des bases de la qualité des pratiques professionnelles pour les coachs et les thérapeutes (ainsi que pour les médiateurs/médiatrices). Pour autant, c’est encore trop réducteur pour moi : ce devrait être un engagement de toute personne accompagnante (managers, chefs de projets, avocats, parents, infirmiers/infirmières, etc.). A mes yeux, toute personne dont le métier ou la fonction repose sur la qualité de la relation devrait bénéficier d’une supervision régulière. Je sonne idéaliste ? Je plaide coupable !

Se faire superviser : pour quoi faire ?

L’objectif premier, c’est de continuer à assurer un accompagnement sain.

Que l’on soit débutant dans notre métier d’accompagnement ou que l’on soit déjà expérimenté, nous avons besoin de pouvoir prendre du recul sur nos « gestes relationnels », nos façons d’agir et de réagir avec nos clients et patients.

En tant qu’êtres humains, nous sommes parfois surpris par nos prises de position dans une relation… Nous nous retrouvons sous influence de nos convictions et croyances, de nos mémoires émotionnelles, de nos limitations en connaissances, de nos habitudes de pensées, etc. Notre construction sociale a une grande influence là-dessus ! Nos évidences créent aussi en nous des zones aveugles qui limitent la portée de nos accompagnements – quand elles ne portent pas atteinte à a qualité de notre travail.

Grâce à une supervision régulière, nous pouvons :

    • Préparer un travail à venir avec un groupe ou une personne : définir les meilleures options en termes de stratégie d’intervention, posture, outils et méthodes, exercices, questionnement…
    • Prendre du recul sur nos habitudes d’action et de réaction : habitudes de pensées, de schémas émotionnels, de comportements, etc.
    • Analyser une interaction passée pour en distinguer les mécanismes : clarification du processus relationnel, identification des automatismes et des zones aveugles, renforcement des pratiques ajustées…
    • Générer de nouvelles options en termes d’interaction : autorisation à agir, ajout de nuances dans nos façons de faire, acquisition de nouvelles compétences…
    • Vérifier la qualité de notre éthique : clarification des valeurs, alignement des pratiques avec les principes éthiques du métier exercé, création de l’espace de responsabilité de chacun – accompagnant et accompagné – dans la relation…

Comment ?

Sous forme d’entretiens individuels (de 1 à 2 heures) ou en groupes constitués sur une durée minimum d’environ un an : les groupes installés dans la durée permettent un accès à la vulnérabilité de chacun et la création d’une solidarité active, en plus des bénéfices du travail et de l’apprentissage collectifs. Cette supervision collective s’effectue en formats divers avec un.e superviseur.euse selon la taille et les besoins du groupe : 1 journée ou une ½ journée par mois, 2 jours tous les deux mois par exemple.

Certains professionnels pratiquent une « supervision croisée » (inter-vision, co-vision), qui s’effectue donc entre pairs et sans superviseur, et souvent en lien direct avec l’activité – juste avant ou juste après une prestation.

Quand ?

Régulièrement ! Même lorsque nous sommes accompagnants depuis plusieurs années, nos fonctionnements humains – donc faillibles – peuvent entacher la qualité de notre pratique. Parfois parce que nous sommes fatigué.es, préoccupé.es… parfois parce que la personne que nous accompagnons vient appuyer sur un « bouton actif » chez nous (un automatisme qui s’active lorsque nous voyons, sentons, entendons certaines choses…).

La recommandation courante des associations de professionnels est de pratiquer une supervision mensuelle, ce qui n’empêche bien sûr pas une supervision à la demande, en cas de situation particulière entre deux rendez-vous planifiés.

Je suis client / patient, quel intérêt pour moi ?

Se faire accompagner par une personne qui elle-même ne se ferait pas accompagner est presque paradoxal, non ?

Travailler avec un.e accompagnant.e qui se fait superviser est une garantie supplémentaire de la qualité de la pratique professionnelle, de la capacité d’adaptation, de la qualité d’écoute et d’ajustement du travail de votre accompagnant.e.

Demandez à vos accompagnants (quels qu’ils soient ! pas seulement les coachs et thérapeutes !) comment ils se font superviser , discutez avec eux des bénéfices qu’ils en retirent, soyez curieux et curieuses de leur façon de se remettre en question et de prendre du recul sur leur pratique professionnelle. Cela pourra peut-être déjà vous donner des options pour votre propre façon de mener votre vie !

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Crédit photo : Cottonbro

 

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