Cette thématique mérite évidemment plus qu’un court article… mais regardons les bases de ce qui pourrait faciliter notre vécu du changement.
Le changement est une des constante de nos vies. De la vie, même. Un organisme vivant est un organisme changeant – pas obligatoirement dans la croissance d’ailleurs, mais dans l’adaptation toujours.
Alors comment se fait-il que nous, humains, ayons si souvent du mal avec cette réalité ? Comment pouvons-nous si souvent expérimenter ce que certains appellent « la résistance au changement » ?
Le coupable serait-il notre cerveau ?
Notre cerveau fonctionne avec un système d’alerte lié à notre ressenti de bien-être : si nous ne ressentons pas suffisamment de bien-être (dans le moment, dans la journée, dans la semaine, sur un mois, sur une année…), il se manifeste (par des sensations, des émotions, des pensées, des envies d’agir…) pour que nous menions une action corrective.
Le souci, c’est que notre cerveau a une (très forte !) tendance à associer « bien-être » à « sécurité ». Et la sécurité, pour lui, c’est le connu : dans les situations où nous sommes persuadés de connaître les tenants et aboutissants, notre cerveau déroule des actions habituelles et se sent du coup tranquille.
Donc, à moins de certains entrainements spécifiques qui l’aident à comprendre (par exemple) que la sécurité c’est réagir sainement quoi qu’il se passe, notre cerveau va considérer l’inconnu, le différent, comme une source de danger. Et il ne voudra pas nous y engager !
Un besoin de sécurité… fondamental et nuancé
Car si ressentir un sentiment de sécurité est un besoin fondamental (quand nous le satisfaisons, l’efficacité de notre système immunitaire remonte), la forme que prendra ce sentiment dépend du vécu, du métabolisme, de l’éducation, etc. de chacun.e. Personne ne sait à ma place comment m’organiser pour que je puisse le ressentir.
Un changement se prépare
Pour ceux et celles dont le cerveau n’a pas développé dès l’enfance un mécanisme automatique de « tiens, c’est différent, allons donc voir de plus près – en prenant quelques précautions… », la relation au changement peut parfois prendre une tournure freinante, voire bloquante. En face d’un changement à réaliser, nous allons nous prendre en flagrant délit de réponses automatiques du type : « non merci » ; « pas maintenant » ; « jamais ! »
Et ce ne sera pas un « non merci » conscient : ce sera comme un coup d’essuie-glace qui cherche à balayer loin de nos yeux ce qui ne nous est pas familier. Nous avons répondu avant même d’avoir considéré l’éventualité que ce changement puisse être intéressant. Et il y a de grandes chances que nous ne retournions pas, plus tard, vers l’examen de ce nouveau qui s’est présenté.
Donc si quelqu’un veut que je change (moi-même ou quelqu’un dans mon entourage), ou si les circonstances de ma vie m’invitent à le faire, mon premier pas devrait être de me poser une question :
De quoi ai-je besoin dans ce contexte précis pour me sentir
(suffisamment) en sécurité ?
Parce qu’en prenant la mesure du changement à réaliser et en prenant la responsabilité de mes besoins fondamentaux dans la catégorie « ce qui me fait me sentir en sécurité », je pourrai organiser les étapes de ce dit-changement. Je pourrai négocier temps et moyens, je pourrai développer des compétences, m’entrainer à les maîtriser… Je pourrai demander aide et soutien, je pourrai même développer de la fierté, une meilleure estime de moi, à prendre
en charge ma vie d’une façon plus fluide, dans une adaptation qui me respecte profondément.
La semaine prochaine, nous regarderons comment aller plus loin sur cette thématique, en regardant comment un changement s’organise « avec » et non pas « contre », et comment un changement s’accepte – voire se désire.
Et vous, qu’est-ce qui vous aide quand vous devez ou voulez changer ?
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