La semaine dernière nous avons discuté de ce qu’est la vulnérabilité et son utilité et aujourd’hui, nous voyons comment vivre avec.
Sommes-nous condamné.es à nous sentir vulnérables ?
Regardons comment nous naissons. Nous, les humains, naissons fondamentalement vulnérables : un bébé humain ne peut pas se déplacer de façon autonome. Il ne peut pas se nourrir seul ni assurer sa sécurité physique avant plusieurs années.
Notre Système Nerveux Autonome ayant expérimenté cette vulnérabilité complète alors qu’il n’avait pas les capacités de prendre du recul, enregistre alors cette émotion comme un élément incontournable de l’expérience de la vie.
Et il n’a pas tort : nous sommes effectivement fragiles face à tellement d’éléments ! Nous sommes (à peu près) tous également fragiles face aux dangers des virus, des accidents, des maladies, etc.
Nous développons donc, dès notre plus jeune âge, un sentiment de vulnérabilité qui nous accompagne à tout moment de notre vie, comme une toile de fond sur laquelle s’inscrit notre chemin de vie.
Mais alors, que pouvons-nous y faire ?
Pas d’inquiétude, nous ne sommes pas nécessairement démunis face à cette réalité. A chaque fois que nous ressentons de la vulnérabilité, nous pouvons nous poser ces trois questions :
1 – la vulnérabilité que je ressens est de l’ordre de l’émotion ou bien du sentiment ?
Pour rappel :
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- Sentiment : réaction émotionnelle durable. Mélange d’émotions, de souvenirs, de valeurs profondes, de besoins fondamentaux, d’espoirs… sans lien avec une action spécifique à mener ici et maintenant
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- Emotion : réaction émotionnelle ponctuelle aux processus physiologiques spécifiques. L’émotion permet de focaliser mon attention sur les actions que je devrais mener dans la situation actuelle pour revenir au bien-être et au sentiment de sécurité
Si c’est un sentiment : il n’est pas nécessaire d’agir. Comme nous sommes en permanence en alerte, parfois nous pensons devoir faire quelque chose alors que la seule option utile est en fait de prendre du recul et d’accepter que la situation n’est pas « parfaite ».
Si c’est une émotion : il est nécessaire d’agir. Il s’agit d’une situation concrète et précise liée à ce qui se passe ici et maintenant.
2 – s’il s’agit d’une émotion : ai-je le pouvoir d’agir ?
Il est de notre responsabilité de prendre soin de nous et de nous protéger, une analyse est donc utile pour déterminer si oui ou non une action est possible – même si parfois la seule action possible sera de communiquer pour demander un changement.
3 – si j’ai le pouvoir d’agir : que dois-je faire ?
Comme nous l’avons vu dans l’article de la semaine dernière, si je ressens de la vulnérabilité, c’est que je repère dans cette situation un manque de moyens pour me sentir en sécurité… Le message de l’émotion de la vulnérabilité, c’est : « développe tes compétences ! »
Développer des compétences
Deux types de compétences sont à développer : celles, génériques, qui seront utiles quelle que soit la situation, et celles spécifiques à chacune.
Je vous présente donc deux des compétences de base qui m’ont le plus aidée à vivre avec ma vulnérabilité, et même à mieux vivre grâce à elle :
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- La capacité à poser des limites : dans l’espace physique, dans le temps, dans la forme, etc.
- La capacité à déterminer ce qui est « OK » ou pas pour moi : les premières questions à se poser ici sont : quelles sont mes valeurs profondes ? Quels sont mes besoins fondamentaux ? Ainsi que : comment me définis-je (dans ce contexte) ?
Il est rare que notre éducation nous ait suffisamment permis de développer ces compétences pourtant fondamentales !
Est-ce que cela suffit pour vivre avec sa vulnérabilité ?
Disons que c’est un bon début ! Petit à petit, nous allons pouvoir développer les autres compétences nécessaires, jusqu’à, un jour, être confortable avec notre vulnérabilité – et tout ce qu’elle va permettre de faire grandir en nous !
Et vous ? Quelles compétences vous aident à bien vivre votre vulnérabilité ?
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Crédit photo : Anna Shvets, Andrea Piacquadio
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