Dans le travail que je mène avec les chevaux (et du coup sans les chevaux aussi, d’ailleurs), je m’appuie beaucoup sur les processus émotionnels.
Il s’agit de prendre en considération nos émotions comme sources d’informations – ce qui est une des définitions de l’intelligence émotionnelle – et c’est une compétence très travaillée en présence des chevaux.
La peur est une émotion très souvent évoquée par mes clients. Je travaille donc beaucoup avec eux la distinction peur/vulnérabilité (distinction formalisée par Karla McLaren et reprise par Linda Kohanov*). Je vois aussi combien il leur est précieux (comme à moi), de garder contact avec la peur.
Pourquoi avoir peur ?
Si l’on en croit les différentes écoles d’intelligence émotionnelle, la peur est une émotion nous signalant une menace dans notre environnement, menace envers notre intégrité (physique ou psychique). En simplifiant, je pourrai dire que ce serait le moyen qu’aurait trouvé notre Système Nerveux Autonome pour attirer l’attention de notre conscience et lui signaler : 1/ il y a un danger et 2/ tu dois te mettre en sécurité.
Donc, pourquoi avoir peur ? Pour rester vivant ! Pour détecter les risques et agir en conséquence.
Le souci, c’est que trop souvent nous n’écoutons pas nos signaux internes (sensations, émotions, autres ressentis…) Ou alors nous les écoutons « trop » et nous faisons un film au lieu de prendre en compte ce qui est présent. (Oui, cela peut être lié à des mémoires traumatiques, mais ce sera l’objet d’autres articles…)
Passer de la peur à la prudence
Apprendre à écouter nos signaux de peur, nous entrainer à les distinguer de nos signaux de vulnérabilité et nous exercer à agir en fonction de ces signaux – et en même temps de ce qui est important pour nous – est un magnifique développement de compétences. Cela va nous permettre de devenir prudents.
Et, avec la prudence, de nous respecter nous-mêmes, avec nos capacités actuelles, plus profondément.
Oser !
Et une fois acquise la capacité à être prudents, une fois la peur transformée en soutien – non plus en blocage… et soutien renforcé par la confiance en soi nouvellement découverte -, nous pourrons faire le choix, en conscience, de certains risques.
Des risques qui nous permettent de grandir, d’évoluer, de contribuer. De « bons » risques, ceux auxquels nous survivrons avec grâce. Et au-delà de survivre : vivre pleinement.
Alors… prêts à l’audace ?
* Karla McLaren, créatrice (avec Tino Planks, son mari) du programme Healthy Empathy®, a spécialisé ses recherches autour des processus émotionnels. Elle est surtout connue pour son livre The Language of Emotions: What Your Feelings are Trying to Tell You (2010, en anglais, non-traduit). Son dernier livre : The Power of Emotions at Work: Accessing the Vital Intelligence in Your Workplace (2021, en anglais, non traduit).
Linda Kohanov, créatrice de l’approche Eponaquest®, a formalisé dans son 4 ème livre Comme les chevaux… Ensemble et puissants (2015) un tableau récapitulatif des émotions principales et de leurs messages
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Crédit photo : Andrea Piacquadio
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