En 2007, je me lance en freelance et j’ouvre Cégéka Développements. Cela fait donc plus de 15 ans que je suis entrepreneure ! Je vous partage aujourd’hui mes découvertes quant à l’équilibre entre développement, valeurs et respect de l’humain.
Participer au tissu économique, mais pas n’importe comment
L’entrepreneuriat pourrait être résumé en ces trois lignes directrices : croire en quelque chose, vouloir proposer des produits et services parce que l’on aime cela et/ou que l’on est expert d’un domaine et choisir de mener sa barque à sa façon.
Au-delà de ces trois caractéristiques, ou en prolongement de la dernière, je fais partie de celles et ceux qui ont choisi l’entrepreneuriat pour des raisons de valeurs. Après 25 ans de salariat, je ressentais le besoin impérieux de me réaligner avec elles et de faire évoluer ma contribution professionnelle vers plus de liberté de propositions. Être entrepreneure, c’est pour moi le choix de la responsabilité dans les services que je présente. Je choisis ce que je propose, sur le fond comme sur la forme.
Je ne suis pas seule à avoir choisi le statut d’entrepreneur : l’INSEE répertorie 4,1 millions de micro-entreprises en France en 2022. Ces millions représentent des réalités très différentes. Secteur d’activité, chiffre d’affaires, clientèle visée, modes de fonctionnement, etc. : les réalités de chaque entrepreneur·e sont tellement différentes qu’il est difficile de les regrouper sous une même bannière… Nous avons tout de même une caractéristique en commun : nous participons tous au tissu économique, et souvent avec des produits et services innovants, locaux et éthiques.
En tant qu’entrepreneure, je suis très investie dans mes activités professionnelles, c’est une grosse part de ma vie. En fait, j’étais déjà très investie en tant que salariée, et le décalage grandissant entre ce que je voulais proposer et la façon dont je voulais le faire versus les possibilités que me proposaient les entreprises dans lesquelles j’ai travaillé me devenait de plus en plus pénible à vivre. Pendant un temps, le salariat m’a permis, dans une certaine mesure, d’investir temps et énergie dans ce qui était important pour moi à côté de mes heures de travail : militer, participer à des projets, voyager, être présente pour mes amis et ma famille, etc. Mais vous connaissez peut-être cela : quand les heures s’accumulent sur une activité qui ne vous correspond pas assez… vous pouvez même perdre goût et envie pour le reste.
J’ai donc fait le chemin vers plus d’indépendance professionnelle.
Travailler et se perdre
Une des grandes évolutions de ces dernières années – renforcée par la période Covid-19 – est l’exigence des différents travailleurs pour une activité professionnelle qui ait du sens, qui respecte un équilibre entre vie personnelle et professionnelle et qui soit responsable à la fois vis-à-vis de l’impact social et vis-à-vis de l’environnement. Pour un grand nombre de personnes, ces préoccupations sont plus facilement gérables au sein d’une entreprise de type entrepreneuriale.
Et les spécialistes du recrutement le soulignent : une des premières demandes des salarié·e·s ou futur·e·s salarié·e·s est la cohérence des pratiques de l’entreprise avec ses valeurs affichées – ce qui implique que l’entreprise ait clarifié ses valeurs…
En ce qui me concerne, je crois que ce monde a besoin de responsabilité personnelle et collective ainsi que de profonde bienveillance – ce qui inclut chez moi un niveau adéquat d’exigence. Respecter soi et l’autre (et notre environnement) sont des valeurs fondatrices, et c’est dans cette direction que je veux investir mes heures professionnelles.
Proposer quelque chose de bienfaisant
Pour moi, sortir d’une entreprise de type grand groupe international a été un choix longuement réfléchi.
Je voulais pouvoir proposer un accompagnement sous toutes les formes auxquelles j’avais accès : formation, coaching, équicoaching, thérapie, etc. Je voulais que mes client·e·s et patient·e·s puissent expérimenter des retrouvailles avec leurs ressources internes. Je voulais faire avancer quelque chose (un appui, un soutien, un cadre) à chaque personne qui vienne travailler avec moi. Je voulais leur permettre de se sentir accueilli·e, dans leurs projets, dans leurs difficultés, dans leurs douleurs… et capables de développer par eux-mêmes les chemins qui leur iraient le mieux.
Continuer à me développer
Plus je développe mes compétences humaines, plus je découvre ce qui me reste à travailler !
Les expériences avec mes partenaires d’activité ainsi qu’avec mes client·e·s et patient·e·s continuent à me bousculer, à me faire réfléchir, à éclairer mes zones d’ombre. C’est aussi pour cela que je m’intéresse au domaine de l’accompagnement des humains (avec ou sans chevaux, et quel privilège de pouvoir aussi travailler avec ces partenaires-là !) Bien sûr, je suis assez vorace de livres et de formations… mais surtout, je vois combien mon propre fonctionnement d’être humain est faillible. Et à chaque fois que je reconnais et accueille ma vulnérabilité, je grandis.
J’ai en plus cette conviction intime selon laquelle le développement de mon activité professionnelle est l’une des conséquences du développement de mes compétences et des aspects constructifs de ma personnalité. Donc haut les cœurs ! Je continue à me former et me faire superviser.
L’entrepreneuriat est pour moi une aventure profondément humaine – d’autant plus que c’est en réalité une aventure collective : avec mes client·e·s et patient·e·s comme avec mes partenaires (voir mon article sur le partenariat). Le salariat l’est aussi bien sûr, je suis juste heureuse de parcourir un chemin qui me correspond mieux.
Si mon expérience peut vous soutenir dans votre propre développement, et éventuellement vous éviter des difficultés, c’est une victoire pour moi ! Rappelez-vous également : soyez patient·e avec vous-même, il est normal de prendre du temps à trouver un équilibre, et même quand on le trouve, il peut évoluer comme nous évoluons. C’est un cheminement qui demande de la patience, mais qui peut vraiment valoir le coup !
Plus d'articles
Parfois, c’est OK que ce ne soit pas OK. Beaucoup de mes clients et patients ont besoin de l’entendre : aller mal est un signal, vous n’avez pas besoin de l’éviter !
Est-ce que le doute nous entrave ? Est-ce que douter est mauvais ? Eh bien non, le doute est utile, nécessaire même. Dans certaines situations, il peut même être vital !
Crédit photo : Ely Kawano-Gilbert
Partager ce contenu :