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Cégéka Développements

La révolution de la Théorie Polyvagale

Nous entrons dans une nouvelle ère ! Dr Stephen Porges révolutionne la compréhension du fonctionnement de notre système nerveux autonome. Aidé de Deb Dana et des recherches de Dr Sue Carter, sa femme et collègue, il décrit les dernières évolutions de la branche parasympathique du système nerveux des mammifères. Grâce à ces découvertes, nous transformons le partenariat avec nous-mêmes, et donc potentiellement de partenariat avec les autres et avec notre environnement.

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Qu’est-ce que la Théorie Polyvagale ?

Formalisée par le Dr Stephen Porges, la « TPV » est la description la plus à jour du fonctionnement de notre Système Nerveux Autonome (SNA). Cette description insiste sur le fait que les mammifères ont développé une partie supplémentaire de la « branche parasympathique » du SNA.

Cette partie nouvellement développée est la « partie ventrale » que le Nerf Vague (« vague » parce qu’il vagabonde dans notre corps, étant le plus long de nos nerfs crâniens) active quand nous sommes en sécurité et en lien. La Théorie Polyvagale tire son nom de ces multiples dimensions du nerf vague :

  • le chemin de communication entre notre cerveau et nos organes
  • la partie dorsale, ou « voie vagale dorsale », que nous partageons avec les reptiliens. Elle s’active en cas de stress, de danger perçu. C’est cette partie qui peut nous amener à la sidération, la dissociation ou le figement plus ou moins marqué
  • la partie ventrale, ou « voie vagale ventrale », spécifique aux mammifères. C’est cette partie qui nous permet de profiter des relations, qui nous fait nous délecter des moments en société.

Pour en savoir plus :

Notre Système nerveux Autonome est dit « autonome » parce que indépendant de notre volonté : ce système se mobilise et agit sans que notre conscience ne le pilote. Et heureusement ! Il est utile pour nous que la gestion de notre température, par exemple, se fasse sans action volontaire de notre part !

Notre SNA, donc, est constitué de 3 sous-systèmes :

La branche orthosympathique (souvent appelée « sympathique »). Elle s’active quand nous mobilisons et utilisons nos ressources. C’est via cette branche que nous faisons battre notre cœur plus vite et augmentons notre température, ce qui nous permet de combattre ou de fuir. C’est aussi cette branche qui s’active pour nous permettre de nous concentrer, de faire notre jogging ou de manifester une joie exubérante.

La branche parasympathique. Elle s’active quand nous reconstituons nos ressources : en fin de digestion, quand nous rêvassons sur notre canapé, quand nous caressons notre animal de compagnie préféré. Mais c’est aussi celle qui dit « Stop ! On ne bouge plus ! » quand la situation est vécue comme dangereuse et sans option d’adaptation possible. Pas question de laisser la branche orthosympathique dépenser toutes les ressources pour rien ! On fait le mort et on garde notre énergie pour le moment où le danger sera éloigné !

Le système entérique. Cette-ci contrôle le système digestif. Ce système comporterait environ 500 millions de neurones ! Par comparaison, le cœur en compterait environ 40 000. La boîte crânienne, elle, en compterait entre 869 millions et 100 milliards – et trois fois plus de cellules gliales, mais ceci est une autre histoire.

Les principes de neuroception et dérégulation

Neuroception

La Théorie Polyvagale du Dr Stephen Porges a montré comment une sensation de danger, la « neuroception », active la branche orthosympathique. Nous mobilisons alors nos ressources et pouvons nous adapter. C’est parce que nous sommes capables de neuroception – un 6ᵉ sens trop méconnu ! – que nous pouvons ajuster rapidement notre position, nos actions, nos stratégies. Nous pouvons ainsi revenir en sécurité – ou en tout cas à un état de sécurité ressentie. C’est dans cet état de sûreté que nous pouvons alors profiter des bénéfices de l’activation de la branche parasympathique de notre SNA : apprentissage, créativité, bien-être, mobilisation de notre système immunitaire, etc. Cette branche nous donne également accès aux hormones et neuro-transmetteurs « du bonheur » (dont l’ocytocine, ce neuropeptide bienfaiteur de l’humanité !).

Déregulation

Lorsque notre système interne perçoit un danger et se mobilise pour y faire face (via la branche orthosympathique de notre SNA), il peut parfois le faire en ramenant dans le moment présent la mémoire qu’il a emmagasinée par le passé. C’est le cas lorsque nous avons développé une mémoire traumatique. Cela peut amener à un déséquilibre dans sa réponse, il se sur-active et nous avons alors des réponses désajustées :

  • sur le mode « trop » : grande colère – voire rage – quand un léger agacement aurait suffi, panique quand une appréhension aurait fait l’affaire, etc.
  • sur le mode « pas assez » : une pointe d’agacement quand la situation devrait nous mettre vraiment en colère, un petit malaise quand l’environnement nous est grandement toxique…

Nous sommes « dérégulés ».

Si la réaction est extrêmement forte alors que nous n’avons pas moyen d’agir pour revenir au bien-être et au sentiment de sécurité, la branche parasympathique peut prendre le relais en mode « urgence survie ! » et nous mettre à l’arrêt en activant la « voie vagale dorsale ». Nous sommes alors en sidération, en figement, attendant que le danger perçu se désintéresse de nous.

Le principe de la régulation

Dr Porges insiste sur nos capacités de « régulation » et de « co-régulation ».

Régulation

La régulation est un processus par lequel nous revenons présent·e·s à nous-mêmes et à notre environnement, et connecté·e·s à nos ressources après une activation de la branche orthosympathique de notre SNA. C’est un processus naturel que nous réalisons le plus souvent sans nous en rendre compte puisque nous ne cessons d’activer les différentes branches de notre Système Nerveux. En état « régulé », nous sommes concentré·e·s, attentif·ve·s, prêt·e·s à nous engager dans des relations, disponibles pour agir, capables de trier ce qui est important de ce qui est négligeable…

Attention ! Savoir se réguler n’est pas un synonyme de « savoir revenir au calme » : il est tout à fait possible – et sain – d’être régulé·e·s et actif·ve·s mobilisé·e·s, toniques !

Co-régulation

La co-régulation est la capacité à influencer le SNA des individus (êtres vivants) qui nous entourent. Cette compétence est utile car nous sommes des animaux sociables. Par exemple : en tant que parents, notre enfant peut apprendre à oser grâce à notre présence ancrée ; en tant que manageurs, notre équipe peut s’engager dans un nouveau projet, soutenue par notre enthousiasme tranquillement focalisé ; quand nous aidons un animal à s’habituer à l’inconnu par notre respiration cohérente, etc.

L’importance du lien

Dr Porges met l’accent sur l’importance de “l’engagement social ». Quand la partie « voie vagale ventrale » – donc la dernière addition à notre branche parasympathique – est active, nous sommes en lien et heureux de l’être, nous nous sentons en sécurité dans la relation. C’est dans ces moments de sécurité ressentie que nous nous autorisons à être pleinement nous-mêmes et que nous accueillons l’autre tel qu’iel est et tel qu’iel fonctionne.

L’aspect grégaire de l’organisation sociale des mammifères s’explique ainsi par une élévation du niveau de sécurité et de bien-être quand nous sommes ensemble : à plusieurs, nous nous adaptons mieux et plus vite aux dangers et aléas de notre existence. Le nombre fait la force – surtout quand ce nombre est organisé en groupes dont les membres sont capables de communication et d’attention les uns envers les autres.

L’importance de la variation et du « mixte »

Les différents modes d’activation de notre SNA nous permettent d’être vivant·e·s et de nous adapter aux différentes circonstances de notre vie. Dr Porges décrit la façon dont nous circulons d’un état à un autre : plus ou moins activé·e·s, plus ou moins régulé·e·s, et c’est la variation qui signe notre bonne santé durable – bonne santé tant physique que psychique. Cette circulation est très bien représentée par la fameuse échelle de Deb Dana !

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Dans certaines situations, cette variation indispensable peut être doublée d’un mélange de nos mobilisations. Par exemple, nous avons besoin d’activer la « voie vagale dorsale » pour rester assis à table auprès de convives, ou allongé·e·s la nuit auprès de notre partenaire, et nous avons besoin d’activer la « voie vagale ventrale » pour faire le choix de ces positions avec plaisir et en nous sentant en sécurité.

Alors, est-ce que la « Théorie Polyvagale » est plus claire pour vous ?

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