J’accompagne les humains entre autres en travaillant avec les chevaux. Quel est le rapport avec l’intention ? Comme mes collègues qui font la même chose (équicoaching, équithérapie, médiation facilitée par le cheval, etc.), je vois combien il est puissant d’incarner son intention. Notre intention est d’autant plus perçue qu’elle est souplement vécue dans le corps, tranquillement portée par nos muscles et notre souffle, naturellement transmise par notre énergie, notre posture, nos gestes. Explorons cela aujourd’hui !
Différencier Intention et Volonté
Après des années d’observations de ce qui se passe pour moi, pour mes patient·e·s et client·e·s et dans les cercles que je fréquente, je vous partage ma vision des choses. Bien entendu, je ne prétends pas que chacun·e vit les choses comme je les présente, je vous invite à explorer ce que cela donne dans votre quotidien (professionnel, personnel, amical, social, etc.) quand vous êtes dans la volonté comme je la définis ou quand vous êtes dans l’intention telle que je la propose.
Lorsque nous sommes dans la volonté, nous avons tendance à être en tension. Être en tension n’est pas obligatoirement une mauvaise chose ! Mais lorsque nous associons volonté et tension, nous entrons dans la rigidité. « Je veux » se présente souvent – même si nous ne le percevons pas – en : « je veux de telle façon ». Nous sommes alors tendus non seulement vers un résultat, mais aussi vers un format, une modalité, un timing particuliers… Nous pouvons être déçus par ce qui se réalise si ce n’est pas exactement tel que nous l’avions imaginé. La volonté est orientée résultat.
Lorsque nous sommes dans l’intention, nous avons tendance à rester ouverts à ce qui se présente. Bien sûr, nous cherchons à réaliser quelque chose, mais nous sommes prêts à faire différemment si les circonstances du moment ou les personnes impliquées nous y invitent. Nous restons connectés à notre créativité, à nos différentes compétences, à notre capacité d’adaptation. Nous sommes dans l’anticipation et l’énergie du projet, et disponibles en même temps pour accueillir ce qui est et en tenir compte. L’intention tient compte du processus presque plus que du résultat.
Exemple
Dans la volonté : je veux tel poste dans l’entreprise, et telle promotion avant telle date
Dans l’intention : je veux me sentir à l’aise dans mon métier et reconnu·e pour mes compétences professionnelles
L’effet de l’intention sur le corps
Lorsque nous sommes dans la volonté, notre tension mentale se traduit en tension musculaire. Nous faisons circuler plus d’adrénaline (qui mobilise nos ressources pour l’action) et plus de testostérone (qui nous aide à nous focaliser sur un sujet précis). Nous respirons de façon moins ample, le ventre étant légèrement plus resserré (au cas où il faudrait lancer la respiration en mode combat), et nos bras et nos jambes se tiennent prêts à agir, quitte à durcir leurs muscles.
Lorsque nous sommes dans l’intention, notre attention reste ouverte sur le monde et sur nos ressentis : l’adrénaline et la testostérone sont tempérées par un peu d’ocytocine (qui nous aide à capter ce qui se passe en interne comme à l’extérieur avec une vision élargie). Nous pouvons alors à la fois rester orienté·e·s vers ce que nous voulons voir advenir… et accueillir les informations qui passent (en nous et autour de nous) pour en tenir compte. Notre respiration est plus souple, nos bras et jambes prêts à bouger comme dans une anticipation joyeuse. Notre tension est légère, de l’ordre de la mobilisation fluide.
Clarifier ce qui est réellement important
Beaucoup de mes patient·e·s et client·e·s fonctionnent avec la volonté de peur de se faire « avoir » s’ils se montrent trop « conciliants ».
Pour nous aider à passer en « mode intention », nous devons nous rassurer nous-mêmes. Il nous faut être certain·e·s que la souplesse de notre posture ne terminera pas en abdication devant la volonté de l’autre. Il est donc essentiel de prendre un temps pour clarifier notre projet, ce que nous rêvons de voir se réaliser, et les limites de ce qui est pour nous véritablement acceptable.
Et dans cette clarification, orienter notre attention au moins autant vers les moyens à mettre en œuvre et les ressentis que nous voulons percevoir que vers les résultats à obtenir :
- Comment veux-je me sentir ?
- Quelle valeur est non négociable ?
- Quels résultats et sous quelles formes ? (après tout, il peut y avoir plusieurs moyens d’obtenir un résultat)
Durant le chantier, le travail continue !
Et lorsque nous avons clarifié les critères de notre intention et que nous passons à l’action en l’incarnant nous avons encore à prêter attention à ce qui se passe en nous et autour de nous : me mobiliser vers, le manifester physiquement, émotionnellement, dans mes mots… et rester à l’écoute de mon ressenti – sensations et émotions – ainsi que de mes pensées et de mes envies d’agir : car ce qui se passe peut faire évoluer ma façon d’agir.
Alors, tenterez-vous l’aventure de l’intention ?
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Crédit photo : Jens Johnsson, Andrea Piacquadio
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