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Cégéka Développements

Bien-être au travail

Nous entendons souvent que le « mal de dos est le mal du siècle » : je ne suis pas sûre que cela soit vrai. Je crois que le mal du siècle – des siècles – c’est de ne pas prendre soin de nous !

Cela nous mène, individuellement et socialement, à plusieurs pathologies (dont l’une se manifeste par différents maux de dos). Le fait de ne pas prendre soin de nous est lié aux occasions de stress dans nos vies, entre autres professionnelles. Épuisement professionnel, stress, anxiété, voire angoisse : trop souvent, nos conditions de travail et l’organisation sociale de nos activités professionnelles favorisent ces douloureuses expériences humaines. Comment donc les alléger ?

Définitions

Épuisement professionnel

L’épuisement professionnel peut prendre plusieurs formes (et est souvent associé à des épisodes dépressifs, voire une dépression avérée) :

  • Le burn-out : quand l’épuisement professionnel est lié à une surcharge de travail
  •  Le bore-out : quand l’épuisement professionnel est lié à une sous-charge de travail et un réel ennui
  • Le brown-out : quand l’épuisement professionnel est lié à une perte de sens

Stress

Processus naturel de mobilisation des ressources (lorsque nous sommes confronté.es à un danger* ou que nous sommes impliqué.es dans une activité avec un enjeu pour nous) : c’est le « stress positif », celui qui nous permet de nous adapter et de réagir efficacement. Le terme de « stress » est continuellement utilisé à tort, et du coup, nous n’arrivons pas à agir comme il faudrait, où il faudrait.

À cet égard, il est bon de distinguer ces 3 éléments que désigne le terme « stress » dans le langage courant :

  • La pression subie (interne ou externe) : le stimulus, l’occasion de se mobiliser
  • Les effets de la pression subie : les symptômes physiologiques et psychiques temporaires
  • Les conséquences de la pression subie et non investie comme mobilisatrice : les pathologies installées, dommage physiques et psychiques

Anxiété

1/ Émotion (temporaire) qui m’alerte sur un potentiel décalage perçu par mes sens : la personne qui me parle n’exprime peut-être pas exactement ce qu’elle ressent / son intention profonde (« il y a anguille sous roche »)

2/ Expérience émotionnelle (un peu plus durable qu’une émotion, comme une humeur qui peut durer quelques heures) m’indiquant que quelque chose est à prendre en considération, à vérifier, à réévaluer

Angoisse

1/ Émotion qui me pousse à agir : il y a quelque chose à faire pour que je réponde mieux à mes besoins vitaux et honore mieux mes valeurs profondes. En tant que telle, cette émotion peut être une intensification d’une anxiété qui n’a pas trouvé de résolution

2/ Crise d’angoisse : moment de réaction extrême du corps qui signale qu’il faut arrêter, ici et maintenant, ce qui est en train de se passer (même si, parfois, ces réactions extrêmes sont liées à un danger perçu plutôt que réel)

Cécile Gilbert-Kawano de Cégéka Développements parle burnout, stress et anxiété dans un article sur le bien être au travail. Coach, thérapeute et formatrice, Cécile Gilbert-Kawano est spécialisée dans le leadership, coaching d'entreprise pour manager et dirigeantsParlons un peu du stress

Comment ne pas expérimenter les pathologies liées au stress ? Ou en tout cas, dans la mesure de nos moyens, essayer d’en éviter certaines et de minimiser celles pour lesquelles on a moins de marge de manœuvre.

Déjà, comprendre ce qui crée les pathologies liées au stress : principalement le fait que le corps soit soumis à des efforts de mobilisation sans pouvoir suffisamment se reposer ni restaurer ses ressources. Ceci arrive en cas de :

  • stress chronique : la pression subie est continue ou répétée très (trop) régulièrement
  • stress aigu : sur une courte durée, la pression subie ne peut pas être vécue par le corps comme mobilisatrice, car trop intense
  • présence d’aggravateurs du stress chronique et du stress aigu :
    • le fait de ne pas pouvoir mobiliser ses ressources : les effets sont trop nombreux et trop rapprochés, le corps n’a pas le temps de se remettre entre deux épisodes de pression subie ou bien l’intensité a été trop forte et le corps est en processus de défense et non pas d’adaptation – c’est un cercle vicieux : comme le corps n’arrive pas à mobiliser ses ressources en présence d’un danger perçu / d’un enjeu, il passe en mode « alerte grave » et rajoute une pression interne à la pression subie, ce qui crée les conditions d’un stress aigu qui vient rajouter au stress chronique ou au stress aigu de départ
    • une mauvaise connaissance du processus naturel du stress, de ses effets et des bonnes pratiques pour s’en nettoyer les, ceci incluant les pensées selon lesquelles le « stress est mauvais »
    • une mauvaise hygiène de vie en général : sédentarité, alimentation trop riche et trop sucrée, manque de prise en compte de ses besoins vitaux et de ses valeurs profondes

Moments d’anxiété et d’angoisse

Trop souvent, l’environnement professionnel (entre autres à cause des conflits de valeurs*) est l’occasion de ressentir ces émotions qui nous préviennent de distorsions malvenues. Ces émotions existent pour que nous changions quelque chose dans notre environnement. Elles vont s’intensifier si les occasions de distorsions se répètent.

Comment prendre soin de moi dans un environnement dont ce n’est pas la finalité ?

Rappelons que le verbe « travailler » vient du latin vulgaire « tripaliare », qui signifie « torturer » (ce verbe depuis le nom « tripalium », qui désigne un instrument de torture à trois pales). Le verbe « travailler » et le substantif « travail » portent donc, intrinsèquement, une connotation de douleur, voire de souffrance.

Même si nous ne sommes pas obligé.es de considérer tout travail comme une torture en se référant à l’étymologie, nous pouvons séparer la finalité du travail qui vise une production de biens ou services utiles à de potentiels utilisateurs et clients de notre responsabilité sociale et personnelle de nous construire et de maintenir notre bonne santé durable.

Les points clefs d’une bonne santé durable

Nous reviendrons la semaine prochaine sur les bonnes pratiques réalistes pour prendre soin de soi dans un environnement « de travail ». En attendant, voici déjà quelques catégories à revisiter pour votre quotidien :

  • Alimentation : suffisamment de fibres, protéines, eau, vitamines, sels minéraux et oligo-éléments
  • Mouvements : l’OMS recommande 3 heures d’activité intense hebdomadaires (ou 5 heures d’activité modérée)
  • 8 heures de sommeil réparateur au moins 4 fois par semaine (et les autres nuits proches de 7 heures de sommeil réparateur au moins)
  • Lien social de qualité (amour, amitié, famille…)
  • Un « pourquoi » fort (raison d’être et d’agir)

Et vous, comment prenez-vous en compte ces éléments dans votre réalité professionnelle ?

* Voir : « Conditions de travail et risques psycho-sociaux (2016) », DARES – Conflits de valeurs au travail : qui est concerné et quels liens avec la santé ? (PDF, 565.92 Ko)

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Crédit photo : Polina Tankilevitch, Andrea Piacquadio

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